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CANNIBALE PELUCHE
11 avril 2017

R100 de Hitoshi Matsumoto (2013) - Séance unique JEUDI 27 AVRIL // 20h30

Tarifs : 6,50 € ; TR : 5,50 € ; Étudiants : 3 € ; Adhérents (bien avisés) de Cannibale Peluche : 2 €.

Cinéma Le Studio (3, rue du Général Sarrail – Le Havre)

AFF R100

R100

Un film de Hitoshi MATSUMOTO (Japon, 2013, 99') 
Comédie SM / DCP/ vostf
Production : Keisuke Konishi, Natsue Takemoto, Hisaya Shiraiwa, Akihiko Okamoto pour Yoshimoto Kogyo Co. Ltd
Scénario : Hitoshi Matsumoto, Mitsuyoshi Takasu, Tomoji Hasegawa, Kôji Ema & Mitsuru Kuramoto
Directeur de la photographie : Kazunari Tanaka
Direction artistique : Etsuko Aikô
Montage : Yoshitaka Honda
Musique : Shûichi Sakamotô, Shûichiro Toki, Ludwig van Beethoven...

Avec Nao Ômori (Takafumi Katayama), Eriko Sato (La Reine de la Destruction), Hairi Katagiri (La Reine de la Gloutonnerie), Mao Daichi (La Reine des Voix), Shinobu Terajima (La Reine du Fouet), Ai Tominaga (La Reine de la Violence), Naomi Watanabe (La Reine de la Salive)...

Interdit - 100 ans

Quadragénaire anonyme, Takafumi Katayama partage son temps entre son travail de vendeur en mobilier et décoration d'intérieur au sein une grande enseigne, les visites quotidiennes qu'il rend à son épouse hospitalisée depuis trois ans dans un état végétatif avancé et l'éducation de leur jeune fils, qui ignore tout de l'état de santé de sa mère. Mari et père dévoué, il décide néanmoins de raviver sa libido en frappant à la porte d'un mystérieux club à la raison sociale générique : Bondage. L'engagement qu'il signe alors lui promet les brimades les plus impitoyables, les humiliations les plus savantes et les plaisirs douloureux les plus irradiants. Un résultat dont l'intensité est d'autant moins à mettre en doute que les services ne sont pas prodigués dans la confidentialité de l'établissement, mais surviennent de façon impromptue dans la vie du client sans qu'il lui soit possible d'opposer la moindre plainte ou rétractation avant l'expiration du contrat. Bientôt, avanies diverses et maîtresses dominatrices aux spécialités inusitées s'invitent dans toutes les sphères de l'existence de Takafumi.

Après la (relative) sobriété narrative du déjà fort masochiste Saya Zamouraï (2012) et son questionnement sur la servitude de l'amuseur trente fois sur le métier condamné à remettre son ouvrage (et sur le billot sa tête) pour arracher l'ombre d'un sourire à un public impassible, Hitoshi Matsumoto revient aux deux lois fondamentales qui présidaient aux stupéfiants Big Man Japan (2007) – programmé en mai 2013 – et Symbol (2009) : le mélange des genres frappé de combustion lente et l'imprévisibilité maximale.

Il serait criminel de dévoiler les registres et genres abordés ou visités le temps d'une séquence par un récit dont le tiers initial adopte le vernis d'un drame familial intimiste bon tient baignant dans un camaïeu sépia, au diapason de la routine de son protagoniste principal et de l'apathie de ses concitoyens. On se contentera de suggérer que les glissements d'un univers à un autre s'opèrent dans un premier temps avec une économie d'effets qui pare les apparitions des inflexibles dominas d'un authentique trouble surréaliste, et qu'à la faveur d'une désopilante mise en abyme, le cinéaste-humoriste-écrivain-animateur de télévision parvient dans un triple mouvement à interroger les limites des trouvailles et basculements déments qui ont fait la réputation de ses films ; célébrer la liberté anarchiste d'un immense réalisateur japonais récemment décédé ; enfin, renvoyer le spectateur à sa tentation-réflexe de surinterpréter la moindre information qui lui est trop ostensiblement livrée en pâture.

C'est tout aussi malicieusement que Matsumoto offre à Nao Ômori – acteur resté célèbre pour son interprétation de l'assassin éponyme, instable et « 100 % sadique » de Ichi The Killer (Takashi Miike, 2001) et sa préquelle 1-Ichi (Masato Tanno, 2003) – d'endosser les affres d'un masochiste insatiable entraîné par ses pulsions dans une escalade de tribulations farfelues. Le rapport dialectique sadisme/masochisme qu'Ichi entretenait avec le personnage de Kakihara (Tadanobu Asano) dans le film de Miike trouve d'ailleurs ici la résolution la plus estomaquante qui soit. 

Adeptes des récits linéaires qui se doivent de « faire sens » à tout coup, des enchaînements logiques rutilants de cartésianisme et des films charitablement livrés avec leur mode d'emploi, vous voilà prévenus !

R100

R100 Panneau

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